Le rapport « élus et paysages » remis à la ministre

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La mission du CGEDD a rendu et commenté sa copie le 25 mars dernier lors d’un échange avec le cabinet de Barbara Pompili. Trois éléments peuvent en être retenus à court ou moyen terme : ce rapport a comblé un manque en termes de connaissances sur la vision, les projets et les demandes des élus en matière d’approche paysagère ; il a affirmé, suite à l’expression-même des répondants à l’enquête, le primat du terrain, de sa lecture et de ses visites pour la sensibilisation au paysage et à ses potentialités ; enfin, il a permis d’identifier quelques priorités pour établir un lien entre la méthode paysagère et les politiques d’aménagement prioritaires au plan national.

Tout d’abord, grâce à l’aide de l’AMF, du Cerema et de l’ANCT, le questionnaire mis en ligne en juin dernier comme première étape de la mission (voir Veilles n° 14 et 15) a permis de constituer et de présenter de manière démonstrative un état des lieux inédit sur le positionnement des élus locaux. Ce corpus de connaissances, dont la mission propose l’actualisation régulière (la prochaine fois dans cinq ans) vient combler un vide puisque la dernière question posée sur le paysage (s’est-il dégradé ou amélioré ?), dans un sondage d’ensemble sur l’environnement réalisé par l’Institut national d’études démographiques, datait de 1998 !

En second lieu, en dépit du titre « plan national d’action » qui pourrait sous-entendre un pilotage centralisé du dispositif, la préférence exprimée des élus locaux pour les visites de leur propre territoire ou des territoires immédiatement voisins, a conduit à prioriser les actions organisées à l’échelle départementale par les CAUE et les associations locales d’élus. Une convention-cadre nationale préconisée (entre l’AMF, la FNCAUE et l’Etat, rejoints le cas échéant par "Intercommunalités de France") a pour objectifs d’inciter à faire, d’évaluer ce qui est fait, et de donner aux territoires quelques outils ou modules de sensibilisation à adapter au contexte, aux acteurs et aux besoins départementaux.

Enfin, les recommandations du rapport identifient, à partir des réponses des élus, les domaines d’action publique dont l’approche paysagère doit accélérer la mise en œuvre ou faciliter l’appropriation par tous : si l’urbanisme ou la biodiversité sont d’ores et déjà considérés par les maires ou présidents d’EPCI comme corrélés à la méthode paysagère, il n’en va pas encore suffisamment de même pour les politiques énergétique ou climatique, ni pour le réaménagement des friches ou des périphéries, dont le « zéro artificialisation nette » va faire à brève échéance un impératif. Cet énoncé des priorités auxquelles doit s’attaquer l’action paysagère constitue le message fort du rapport, indépendamment de l’effectivité ou la rapidité de la mise en œuvre de ses recommandations.

Les visites de terrain, premier vecteur de sensibilisation des élus locaux | © CAUE du Gard
Les visites de terrain, premier vecteur de sensibilisation des élus locaux © CAUE du Gard

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