Note de lecture
« Transition énergétique : vers des paysages désirables »
Le titre sonne comme un défi et la présentation avec sa reliure spirale intrigue.
Dans les procès en laideur intentés aux éoliennes par les défenseurs du patrimoine, parler de désir semble manier le paradoxe. Et pourtant cette production précisément documentée, avec ses 16 études de cas, fait d’ores et déjà partie des références majeures pour tous ceux qui jugent indispensables la transition énergétique et estiment que l’approche paysagère peut en faciliter et accélérer la mise en œuvre.
Les auteurs ont d’abord rassemblé des monographies territoriales représentatives à la fois de la diversité des typologies (montagnes, littoral, plaines alluviales, villes et campagnes, etc.) et des thématiques de la transition énergétique (sobriété, mix énergétique, biomasse, photovoltaïque et bien sûr éoliennes).
La nécessité de se « re-familiariser avec la production d’énergie » est un préalable : autrefois omniprésente dans notre champ visuel (près de 80 000 moulins à la fin du XVIIe s.) les 19 centrales nucléaires actuelles restent des accidents paysagers.
Les projets sont présentés à partir d’un descriptif du paysage et d’un exposé de la démarche d’implantation des dispositifs de production. Il s’agit bien sûr de faire état de réussites, au moins partielles, tout en identifiant les « freins et points de vigilance » pour chacun des territoires. L’échelle très variable de ceux-ci, de la commune à la métropole, du Marais Poitevin, à la petite vallée bocagère du Léguer (Côtes d’Armor) traduit la diversité des situations, y compris en termes de participation des acteurs.
Mais, l’apport principal de la publication réside dans les « dix enseignements pour les territoires » que l’étude de cas permet de dégager : ceux-ci composent une véritable feuille de route méthodologique pour les acteurs de la transition énergétique (collectivités, opérateurs, associations citoyennes) : il s’agit « d’organiser une gouvernance solide », « d’articuler les échelles de la planification à l’opérationnel », mais aussi de « mobiliser les citoyens » et de « développer la créativité » pour éviter la standardisation des dispositifs qui banaliserait nos nouveaux paysages de l’énergie.
L’ouvrage sera présenté par la Chaire Paysage et énergie, le 21 septembre à partir de 17h, à l’ENSP de Versailles.
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