Évaluation du potentiel de production d’énergies renouvelables à partir de la biomasse agricole et forestière française à l’horizon 2050

La biomasse est la plus ancienne source d’énergie utilisée par l’homme et un des moyens pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Son exploitation rencontre cependant plusieurs contraintes : dotée d’une faible densité énergétique, elle concourt au stockage de carbone, peut impacter la biodiversité ; l’alimentation, humaine et animale, ou la fourniture de matériaux sont des usages prioritaires par rapport à sa transformation en énergie.

Afin de vérifier que le potentiel de la biomasse agricole et forestière pouvait répondre aux besoins identifiés pour la stratégie nationale bas carbone 3 (SNBC 3) au sein de la Stratégie française énergie-climat (SFEC), la mission fait plusieurs propositions, afin de rapprocher au mieux l’offre de la demande et compte tenu de l’importance majeure des enjeux nationaux. Elle suggère d’améliorer la connaissance de l’offre et de la demande de biomasse par la constitution d’un observatoire national doté de déclinaisons régionales à partir des structures existantes (sectorielles et aujourd’hui peu coordonnées). Elle propose de construire un modèle de simulation des productions agricoles et forestières de biomasse internalisant les conditions agronomiques et climatiques ainsi que la variabilité géographique. En l’absence d’un tel modèle, les prévisions resteront imprécises et contestables, même si elles sont fondées « à dire d’expert » ; améliorer le partage, le traçage et la compréhension des données utilisées par les administrations (les trop nombreuses erreurs, parfois significatives, empêchent de considérer les résultats qui en sont issus comme une référence non contestable). La mission incite le développement des cultures intermédiaires à vocation énergétique, de mobiliser la production forestière par une meilleure gestion, plus rigoureusement encadrée, de maintenir, voire accroître légèrement les productions de biocarburants de première génération et d’organiser le boisement des terres délaissées. Enfin il faudrait définir les principes et un cadre stable de priorisation des usages de la biomasse ou « merit order ».

Auteurs : Philippe Follenfant, Philippe Guignard, Michel Rostagnat, IGEDD ; Emmanuel Clause, Pascal Dupuis, CGE ; Michel Hermeline, Françoise Lavarde, CGAAER
Publié le 29 novembre 2024

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