Évaluation du fonctionnement de la réserve naturelle nationale de Saint-Martin en lien avec la gestion des terrains du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres

Créée en 1998, la réserve naturelle nationale (RNN) de Saint-Martin, dans les petites Antilles, s’étend sur 3 060 ha dont la plus grande partie en mer avec également des zones côtières et des étangs. Gérée depuis 2000, par l’association pour la gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin (AGRNSM), et bénéficiant d’une subvention de l’État, la RNN fait face depuis plusieurs années à des difficultés dans sa gestion qui ont motivé un audit à la demande du préfet délégué et réalisé par la direction régionale des finances publiques (DRFIP) faisant état de graves irrégularités dans la gestion comptable et financière et les procédures de recettes et de dépenses. La RNN fait aussi face à des difficultés majeures qui ont justifié la saisine de l’IGEDD, afin d’évaluer sa gestion générale et ses relations avec les autres partenaires (le Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres, propriétaire de ses terrains). La mission constate un début de mise en œuvre des recommandations de l’audit, concernant la gestion comptable et financière qui nécessite d‘être accélérée, mais également la fragilité financière et de la gouvernance d’une association aux ressources limitées avec un nombre de membres actifs réduit. L’équipe d’agents est compétente avec cependant un déficit d’encadrement et de management. Les charges de personnel sont importantes, la situation est aggravée par un passif lié à des investissements hasardeux obérant les capacités opérationnelles et d’investissement de la réserve. Pour remédier à cette situation, la mission fait des recommandations portant sur : la poursuite du redressement de la gestion comptable et financière de l’AGRNSM ; la création d’un groupement d’intérêt public (GIP) associant l’État, la collectivité de Saint-Martin, le conservatoire, l’AGRNSM et tous les partenaires concernés pour un meilleur ancrage dans le territoire une sécurisation de son financement ; la relance du comité consultatif de la RNN et la création du conseil scientifique ; revoir le fonctionnement et l’organisation de la RNN avec une équipe resserrée et un organigramme simplifié ; l’élaboration d’un nouveau plan de gestion davantage priorisé et opérationnel ; la mise en œuvre de projets structurants, d’aménagement, de conservation ou de restauration écologique avec le concours de financements extérieurs ; le développement de partenariats locaux ainsi que des coopérations régionales. Ces actions font l’objet d’une feuille de route avec des objectifs à court et moyen termes.

Auteurs : Frédéric Mortier, Olivier Robinet, IGEDD
Publié le 14 novembre 2025

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