Octobre 2018

Friggit octobre 2018


Annonce immobilier

Les graphiques sur le prix de l’immobilier d’habitation sur le long terme ont été actualisés dans le dossier sur le prix des logements sur le long terme du site du CGEDD.

To English page : the charts about home prices in France in the long run have been updated.


Exceptionnellement ce mois-ci, les nombres de transactions ne sont pas actualisés. Ils le seront prochainement.
Par rapport au mois dernier, les indices Notaires-INSEE du premier trimestre 2018 ont été révisés, et le revenu disponible des ménages au premier trimestre 2018 publié par l’INSEE est ressorti légèrement différent de l’estimation que nous avions utilisée. En conséquence, les ratios où ces grandeurs interviennent ont été révisés à la marge.
Le graphique 4.4. (comparaison des indices de prix des logements par zone géographique) est désormais présenté en base 2000=1, et non plus en base T1 2000=1, pour plus de cohérence avec les autres graphiques.

a) PRIX
Au deuxième trimestre 2018, l’indice du prix des logements anciens en France rapporté au revenu par ménage est supérieur de 63% à la tendance longue qu’il avait suivie sur la période 1965-2001 (graphique 1). Ce dépassement a peu varié depuis 2007, ce qui constitue une spécificité française et britannique (graphique 4.1.). Il est très différencié géographiquement (graphique 4.4.).
En monnaie constante, le prix des logements est 68% plus élevé qu’en 2000, alors que le revenu disponible par ménage n’est supérieur que de 3% (graphique 2.1.).

Au contraire, l’indice Insee des loyers, rapporté au revenu disponible par ménage de l’ensemble des ménages, est en août 2018 au même niveau qu’en 1999 ou en 1974 (graphique 3.1.), et sur ce point la France ne se différencie pas des autres pays représentés sur le graphique 4.2. (entre-temps, les locataires se sont toutefois paupérisés par rapport à l’ensemble des ménages, et la structure du parc a été modifiée, sous l’effet notamment de l’amélioration de sa qualité : cf. ces notes sur l’évolution comparée des loyers et des revenus et sur les ménages et leurs logements depuis 1970).
(NB : le décrochage de l’indice Insee des loyers observé en juin 2018 est ponctuel ; il résulte d’une baisse des loyers dans le parc social concomitante à celle des aides personnalisées au logement, cf. https://www.insee.fr/fr/statistiques/3587706#titre-bloc-10).

Le contraste entre la "lévitation" à niveau élevé de l’indice du prix des logements et la stabilité sur longue période de l’indice des loyers par rapport au revenu par ménage résulte de l’effet inflationniste de l’environnement financier, et au premier chef du très faible niveau des taux d’intérêt.

Les taux d’intérêt immobiliers demeurent au plus bas depuis 50 ans (graphiques 3.3. et 6.1.).
Du point de vue d’un accédant à la propriété cela ne suffit pas à compenser le niveau élevé du prix des logements : le pouvoir d’achat immobilier est inférieur de 19% à ce qu’il était en 1965 ou 2000 (graphique 3.2.) et, pour acheter le même logement "toutes choses égales par ailleurs", un primo-accédant doit s’endetter sur 20 ans en 2018 contre 15 ans en 1965 ou 2000 (graphique 3.4.). Néanmoins, cette durée d’emprunt standard permettant en moyenne d’acheter le même logement qu’en 2000 est voisine des durées accordées actuellement par les prêteurs, ce qui n’était pas le cas du début des années 2000 à 2014. Cela contribue au niveau élevé des nombres de transactions (cf. ci-dessous).

Du point de vue d’un investisseur, l’indice des loyers ayant beaucoup moins augmenté que l’indice du prix des logements (graphique 3.1.), le rendement locatif net (loyer net de charges divisé par prix de cession) est aujourd’hui très faible, mais le taux d’intérêt de la dette publique à long terme est encore plus faible (graphiques 2.4. et 6.1.). Le placement en logement est de ce fait concurrentiel par rapport au placement en dette publique à long terme, à un niveau d’espérance de rendement très faible dans les deux cas, et pour des profils de risque bien sûr différents, le placement immobilier s’apparentant à un investissement en rente perpétuelle à coupon indexé sur les loyers, dont la valeur de revente n’est certaine à aucune échéance.

b) VOLUMES
Fin juillet 2018, le nombre de ventes de logements anciens (maisons et appartements vendus à l’unité) cumulé sur 12 mois, à 950 000 unités, se maintient à un niveau historiquement élevé (graphiques 5.1. et 7.2.). La vitesse de rotation du parc est voisine de son niveau du début des années 2000 (graphique 5.2.). Le nombre de transactions est cependant inférieur de 15% à la tendance longue obtenue en extrapolant la croissance de la vitesse de rotation observée pendant la période 1970-2000 (graphique 1). Sous l’effet principalement du niveau élevé des prix, le montant des ventes de logements anciens cumulé sur 12 mois est fin août 2018 supérieur de 50% à la tendance longue qu’il avait suivie sur la période 1967-2000 (graphique 1).
La dette immobilière des ménages poursuit son augmentation. Elle représente 78% de leur revenu disponible, soit plus de deux fois plus qu’en 1990 (graphiques 6.2. et 6.3.). Parmi les pays représentés sur le graphique 4.3., la France est le seul où elle a augmenté depuis 2009 en proportion du revenu des ménages.
La dette des promoteurs a augmenté récemment mais demeure à un niveau modéré et plus faible qu’en 2009 en proportion du produit intérieur brut (graphique 6.4).

c) EN CONCLUSION, si le montant total des transactions est supérieur à sa tendance longue, c’est par la conjonction de prix qui sont très supérieurs à leurs tendances longues et de nombres de transactions qui sont peu différents des leurs.

Derniers documents mis en ligne / latest publications

* « Répartition du marché de la négociation de logements anciens depuis 1945 », octobre 2018. Cette note fournit la répartition du marché de la négociation de logements anciens selon le type de négociation de 1945 à 2016 : directement de particulier à particulier, par l’intermédiaire d’une agence immobilière ou par l’intermédiaire d’un notaire.

* Actualisation des graphiques 6.7. et 6.8. du « Capital au XXIème siècle » de T. Piketty, octobre 2018 (mise à jour à 2017 d’une version précédente datée de janvier 2018). Les résultats les plus récents de la comptabilité nationale suggèrent :
- que depuis 1997, la part du revenu du capital immobilier des ménages dans le revenu national n’augmente plus,
- et que depuis 2008 la part de l’ensemble du revenu du capital dans le revenu national a diminué.

* Update of Charts 6.7. and 6.8. of T. Piketty’s "Capital in the Twenty-First Century", October 2018 (update at 2017 of a previous version dated January 2018). Latest data from French national accounts suggest :
- that since 1997, the share of households’ housing capital income in national income has not been increasing anymore,
- and that since 2008 the share of total capital income has been decreasing.

* « Les ménages et leurs logements depuis 1970, quelques résultats extraits des enquêtes logement », mai 2018. A partir d’analyses par statut d’occupation, type de logement, tranche d’âge et tranche de revenu, cette note factuelle décrit quelques grandes évolutions sur les récentes décennies : l’augmentation de la proportion de propriétaires occupants, la paupérisation des locataires par rapport aux propriétaires-occupants, l’augmentation des loyers par rapport au revenu des locataires, la diminution du nombre de personnes par ménage, l’augmentation du nombre de m2 par personne, etc.

* « Le prix de l’immobilier d’habitation sur le long terme », présentation, février 2018.
1. Prix des logements depuis 1200. 2. Loyers et revenus depuis 1970. 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840. 4. Quelques propriétés du prix des logements. 5. L’envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation. 6. Prospective. 7. Conclusion.

Questions fréquentes / English FAQs


Dossier réalisé par Jacques Friggit (CGEDD) au titre de la mission de veille et de prospective du CGEDD. Les analyses et points de vue exprimés sont ceux de leur auteur et, en particulier, n’engagent pas l’Administration.

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