Georges Dobias, un pionnier tourné vers l’avenir de la mobilité

Georges Dobias a eu à une brillante carrière. Après l’X, l’École des Ponts et l’Algérie, il consacre sa vie professionnelle aux transports et à la mobilité, avec un prisme pour l’Île-de-France. Entre les souhaits des routiers, et les solutions différentes de la RATP et de la SNCF, il trouve un compromis, repris par le gouvernement, pour le tronçon central du RER A conduisant à la création de la gare souterraine de Châtelet-Les Halles et à son large dimensionnement qui lui permet d’accueillir plus de plus de 30 millions de voyageurs par an aujourd’hui.

Nommé à la tête de l’Inrets, il impressionne ses collaborateurs par sa puissance de travail et à sa capacité à lire et à comprendre l’ensemble de la production de l’Institut. Il est à l’origine du développement d’une unité d’épidémiologie, l’UMRETTE, pour assurer des missions de recherche épidémiologique et de surveillance en matière de traumatologie routière, de santé environnementale et de santé au travail.

A la tête du syndicat des transports parisiens, il fait œuvre de pionnier en encourageant le développement des transports de passagers par car sur des voies autoroutières réservées. Et il fait montre de tout son calme et de son sang-froid dans la gestion des transports parisiens, avec Madame Anne-Marie Idrac, alors secrétaire d’État aux transports, durant la grève des transports de 1995.

Devenu ingénieur général honoraire des Ponts et Chaussées, il poursuit ses activités, en étant à la retraite en s’impliquant toujours dans les aspects économiques et prospectifs des transports : il participe notamment à la réflexion de la commission Abraham en 2008 sur le transport routier de marchandises (TRM). Il anime alors le groupe relatif aux conditions sociales du TRM.

Interview de Georges Dobias (vidéo, durée : 1 min 48 s)

Après son décès en juin 2021, ses collègues et amis mais aussi les représentants d’une filière tournée vers l’avenir ont tenu à lui rendre hommage et à montrer combien son action se perpétue dans un domaine en pleine évolution, toujours marqué par l’innovation. Pris en charge par l’ATEC ITS, IdFM, l’IGE et la SGP, les ISF, un colloque a été organisé le 28 septembre matin en lien avec l’IGEDD dans un amphithéâtre de la Tour Séquoia fortement rempli.

Après l’accueil par Pierre-Alain Roche, président de la section Mobilité et Transports de l’IGEDD, l’hommage des amis et de son fils, Anne-Marie Idrac, grand témoin de cette matinée, a introduit les débats répartis entre deux tables rondes. La première, précédée d’une mise en perspective par Yves Crozet, a porté sur l’évolution des transports en Île-de-France (avec des interventions d’Alain Sauvant, de Jean-Pierre Duport, de Sandrine Gourlet, de Laurent Probst et de Pierre Messulam), dont l’organisation et l’usage ont connu des bouleversements profonds, et dont l’évolution est aujourd’hui confrontée à nombre de questions, y compris de financement. Pierre Messulam a rappelé qu’un certain nombre de ses enseignements, notamment sur le dimensionnement des stations de métro et de RER, pouvaient toujours nous inspirer. Il a de plus proposé qu’une station du Grand Paris porte son nom.

La seconde table-ronde portait sur la recherche et l’innovation et rassemblait Jean-Pierre Giblin, Jean-Loup Madre, Jean Coldefy et Corinne Blanquart. Elle s’est interrogée sur la façon dont la recherche a pu apporter des solutions aux préoccupations sociétales des usagers ces cinquante dernières années et comment cet éclairage permet de se projeter vers la résolution des problèmes de demain.

Ce séminaire fut un bel hommage à la mémoire de George Dobias.

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